JOUONS : Death Stranding 1/n

Vous le savez bien : « bon vivant rime avec prévoyant » (une rapide analyse des dernières lettres de ces mots suffit à l’attester, ou faites-moi confiance sinon, je le jure sur ma vie). Tout comme ce blog, je vis généralement sur un fonds de roulement de six mois. Me voici ainsi au milieu de l’hiver dernier, déjà plongé dans un turfu peu lointain : au-delà de mon summer body en préparation, j’étais alors déjà en quête d’un feuilleton à effeuiller au prochain été. L’œil est terne, la lumière anthracite de Paris éclaire peu ce dimanche mais après quelques minutes d’infusion à peine, l’évidence s’évide : il me faut franchir le pas et me laisser tenter par Death Stranding.

Death Stranding est le m-ième jeu du créateur japonais Hideo Kojima, où m est le nombre que j’ai la flemme de chercher. Que dis-je : le m-ième magnum opus ! La perle est disponible sur PC, auréolée de goodies à cent balles avant même sa sortie… La marque des grands. Toujours dans l’attente de la levée de fonds massive de ma communauté qui me permettrait de prendre une PS4 rubis sur le pouce, j’acceptais l’offrande avec déférence. Prêt à soutenir les petites boutiques émergentes, j’empruntais alors le marché parallèle des petits commerçants locaux grâce à l’Epic Game Store et j’obtenais le Graal, dans un geste militant.

Local, responsable

Il me fallut alors me languir plusieurs mois avant de pouvoir profiter du jeu, et dieu sait à quel point l’attente fut longue. Agile tel la mangouste g@meuse j’esquivais le moindre spoil, j’ignorais les glapissements des youtubeurs… Je parvenais même à retenir mes larmes devant les tweets éperdus de ce pauvre Hideo, relatant alors sa vie de bohème, son nouveau destin de jeune développeur indépendant, errant d’hôtel en hôtel, avec pour seule amie sa PS3 brandée MGS. Ma charité chrétienne en a pris un sacré coup.

De ces œuvres de petits artisans émane toujours, il faut bien l’avouer, une certaine poésie. Est-ce le reflet de l’immensité de mon âme, de ma capacité innée à apprécier leur minutieux travail, de mon goût pour leur régime composé presque uniquement de raviolis ? Qu’importe, les publicités pour Death Stranding placardées dans le métro tous les matins à l’heure ou j’embauchais, les influenceurs mobilisés, l’interminable danse du ventre de Geoff Keighley scellaient mon destin tous les jours un peu plus… Possédé, j’entonnais déjà conquis des « Hideoooo Hideooo » dans la nuit.

Atypique, Death Stranding cherche indubitablement à l’être. L’aventure nous transporte dans le rôle d’un transporteur, supportant le nom de Sam Bridges (vous l’avez ?). Un walking simulator dans l’univers d’Hideo Kojima ? Ardent défenseur de la marche depuis Skyrim, ayant prouvé ma patience surhumaine des heures de varappe durant, j’étais le patient idéal pour lancer un playthrough conceptuel. Le temps était venu d’enfin rentabiliser ma carte de fidélité d’ « Au vieux campeur ».

Conceptuel

L’entrée en matière laisse libre court à mes sensibilités, exacerbe la moindre once de créativité. Ayant un goût prononcé pour Nico « Above the law » (et plus généralement pour la filmo de Steven Seagal) l’introduction forcenée du héros en début d’aventure, chevauchant sa moto, m’emplissait d’une énergie insondable. Après un beau rodéo, notre héros Sam Bridges nous gratifiait d’un beau gadin mais fort heureusement, celui-ci portait une capuche le protégeant de la pluie délétère qui nimbe le monde décrépi de Death Stranding. Nous voici enfin en total contrôle du héros tandis que le jeu nous incite fortement d’emblée à ramasser une valise tombée au beau milieu de l’écran, devant nos yeux. J’emploie, comme disent les jeunes, la voie du Full-RP : tel le pur-sang appelé par la vallée, ignorant vastement la valise, j’optais d’emblée pour un tout droit direct dans la montagne, à la recherche du rien. L’aventure n’en était qu’à ses prémices.

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